« Moi j’m’en fous je triche », le bar des joueurs

Un bar à jeux qui accueille joueurs passionnes ou simples amateurs, dans un esprit d’échange et de découverte: la recette du succès pour « Moi j’m’en fous je triche »

Plus de 500 boîtes de jeux empilées sur des étagères et des clients plongés dans l’explication des règles d’un jeu de stratégie : « Moi j’m’en fous je triche » n’est décidément pas un bar comme les autres. On vient ici moins pour boire que pour jouer, dans une ambiance conviviale et décontractée. Lorsque Pierre, Élisabeth, Jean-Marc et Sébastien ont fondé ce « débit de jeux » il y a maintenant plus de trois ans, ils pensaient tenir à peine six mois.
Aujourd’hui, l’association compte quelque 2 500 adhérents, qui peuvent venir jouer quand ils veulent du mardi au dimanche, moyennant une cotisation annuelle de 6 euros, et amener des invités. Un bilan plus que positif, donc : « Ça marche du tonnerre », se réjouit Maël, le trésorier de l’association. À tel point que certains soirs il faut refuser du monde. L’équipe a donc décidé de s’agrandir avec l’ouverture programmée pour la fin de l’année d’un nouveau local dans le quartier, un ancien petit théâtre rue René Leynaud.
D’ici là les portes de « Moi j’men fous je triche » restent grandes ouvertes aux amateurs, conseillés par les bénévoles présents chaque soir.

Ici le monopoly est proscrit
« Chaque bénévole a ses affinités, ses goûts, les jeux qu’il connaît… et passe la musique qu’il aime », explique Guillaume, qui assure la permanence du mercredi avec Maël. Car attention, ici le monopoly est proscrit : « Le but c’est de faire découvrir des jeux nouveaux : jeux de plateau, jeux d’ambiance, jeux de cartes, jeux ethniques… Les Français ont une culture du jeu assez faible, beaucoup plus limitée qu’en Allemagne par exemple où il existe plein d’auteurs et d’éditeurs », souligne Guillaume. Des auteurs sont d’ailleurs régulièrement invités pour faire découvrir leurs créations, quitte parfois à se faire battre à leurs propres jeux… Si certains joueurs sont plus invétérés que d’autres, l’équipe se défend d’être un repère de puristes.
C’est d’ailleurs la même demande qui est adressée presque invariablement aux bénévoles : « Salut, on voudrait un jeu pas prise de tête, pas trop long, et rigolo ». « Moi j’m’en fous je triche » est de fait avant tout un lieu d’échange, de rencontres, où l’expression « jeux de société » prend tout son sens. « On cherche à faire du lien, quand quelqu’un arrive il est immédiatement intégré. On découvre parfois nous-même les jeux avec les joueurs », assure Guillaume. Quant à ceux qui auraient une âme de tricheurs, qu’ils ne se fient pas au nom des lieux : en dehors des rares jeux où la triche est expressément permise dans la règle, ils seront accueillis « avec du goudron et des plumes »… Avis aux amateurs.

NOTE
« Moi j’m’en fous je triche », 19 bis, rue SergentBlandan, 04 78 30 73 34, debitdejeux@free.fr
Ouvert du mardi au vendredi de 19 heures à une heure, le samedi de 15 heures à une heure, le dimanche de 15 heures à 19 heures

Article paru le 13 août 2006 dans le Progrès.

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